Le reflet systémique
Qu’est-ce qu’un reflet systémique ?
Le processus d’accompagnement fonctionne en grande partie parce qu’une alliance, mêlée de confiance et d’attentes, s’instaure entre le coach et son client. Mais celle-ci favorise aussi d’autres phénomènes qui ont tendance à se produire dans tout système mettant en présence des personnes en interactions.
La personne coachée aura tendance à reproduire dans le cadre de son accompagnement ce qui se passe dans son propre contexte professionnel ou personnel et à faire vivre au coach son propre empêchement. C’est le cadre structurant et protecteur de l’accompagnement qui favorise un état de régression et provoque ce reflet.
Attention à bien distinguer le reflet systémique du transfert bien connu des thérapeutes. Il s’agit plus d’un processus de répétition, reproduction d’un contexte dans un autre.
Pourquoi s’en préoccuper ?
Le reflet se traduit généralement par une situation d’impasse, de blocage et de tension émotionnelle forte.
Le coaching est un terrain de jeu relationnel où le coaché reproduit inconsciemment ce qu’il fait habituellement. Il s’agit d’une zone aveugle du client. Ce faisant, il donne au coach un aperçu des mécanismes qui l’amènent à être en difficulté. Il est donc particulièrement important de repérer ce reflet dans la relation vécue par le coach pour qu’il puisse s’en servir ensuite, notamment en partageant avec le client son observation et en l’aidant à faire des liens avec ce qui le préoccupe.
Repérer ses zones aveugles
Toute la difficulté est de s’en apercevoir. Cela nécessite de prendre du recul et de réfléchir au malaise ressenti pour détricoter la situation.
C’est en situation de supervision, lieu ou le reflet sera perceptible dans la relation avec le superviseur, voire dans le groupe lorsqu’il s’agit d’une supervision collective, que le coach aura le plus de chance d’en prendre conscience. A partir du verbal et non verbal du coach et des réactions des membres du groupe, le superviseur en situation de recul va faire réfléchir sur les liens entre les situations présentées : celle du coaché telle que racontée par le coach, la difficulté présentée par le coach et l’impasse dans lequel le groupe se retrouve assez vite. Par exemple, un coach habituellement structuré dans son approche des situations va se retrouver hésitant, rapportera des éléments décousus, et amènera le groupe comme le superviseur à ressentir un grand sentiment d’impuissance.
D’une façon générale, on peut subodorer l’existence de reflet dans de nombreux cas d‘accompagnements centrés sur les difficultés relationnelles. Le reflet systémique se glisse, tel un passager clandestin, entre le coaché et le coach puis entre le coach et le superviseur et il met à mal la relation et courcircuite les capacités habituelles d’action.
Toute difficulté, blocage, tension émotionnelle forte et persistante ressentie par le coach et l’empêchant d’explorer de nouvelles pistes devraient l’alerter et l’amener faire de la supervision un outils clé de sa compétence et de son confort professionnel.
Source : article de Michel Moral dans la newsletter d’octobre 2009.